mardi 30 avril 2019

#30 Avril 2019 - Réunion CSE et veille du 01 Mai

Le 1er mai : tous ensemble pour bâtir l'avenir


Alors que la nouvelle mandature va avoir une nouvelle première réunion de CSE 
nous sommes à la veille du 01 Mai 2019 , la fête de tous les travailleurs et salariés du privés ou du public.
Jour férie ne 'l’oublions pas , dont le but est de rappeler que nous avons tous des droits et une idée de la valeur du travail que nous devons tous respecter et faire respecter.

Travailleurs, salariés, retraités et privés d’emploi, partout dans le monde en ce 1er mai, nous serons mobilisés pour faire entendre nos exigences pour vivre dignement dans la paix et en faveur du progrès social.
Les mobilisations populaires ces dernières semaines en Algérie, au Soudan ou ailleurs à travers le monde démontrent le rejet par les peuples des régimes totalitaires, despotiques et corrompus et exigent le respect des droits de l’Homme et la mise en place de véritables démocraties.
En France, cette année, plus que jamais, il y a urgence à nous mobiliser massivement pour porter haut et fort nos revendications.
Les urgences sont nombreuses : sociale, écologique, fiscale, démocratique et le quotidien des travailleurs et salariés qui ne cesse de se dégrader.

Le 1er mai 2019 sera placé sous le signe de la reconquête de nos acquis sociaux - déjà largement rognés et pourtant toujours dans le viseur du président de la République et du gouvernement - et de la conquête de nouveaux droits pour les travailleurs, car ce sont eux qui créent de la valeur.

Aujourd’hui, 9 millions de personnes vivent avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté dont 6 millions sont privé-e-s d’emploi, et de nombreux-ses jeunes sont en situation de précarité. 
Dans le même temps des dividendes de plus en plus importants sont versés aux actionnaires

C’est une autre répartition des richesses qu’il faut mettre en œuvre ainsi qu’une fiscalité plus juste et plus progressive.

A l’inverse des choix politiques actuels, il est urgent de revaloriser les salaires du privé et du public, les minimas sociaux et les pensions, développer des services publics de qualité sur tout le territoire, gages de cohésion sociale et de plus d’égalité, d’établir une protection sociale de haut niveau, socle de notre modèle social basé sur la solidarité, créer des emplois de qualité dans le privé comme dans le public et assurer l’égalité professionnelle, permettre la réussite de tous les jeunes et l’accès à un haut niveau de qualification à toutes et tous ainsi que l’autonomie de la jeunesse, une éducation émancipatrice, gratuite sans restriction de nationalité.
Les injustices sociales explosent et sont étroitement liées aux risques environnementaux que personne ne peut plus ignorer et qu’il faut prendre en compte. 
Réchauffement climatique, perte considérable de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, pollutions des océans, usage immodéré de produits phytosanitaires, dissémination de perturbateurs endocriniens… 
Les dégradations sont nombreuses et atteignent souvent des seuils d’irréversibilité à court terme. Les conséquences pour les populations sont de plus en plus dramatiques. 
Il est urgent de prendre les mesures nécessaires pour permettre une transition environnementale juste socialement.
Le gouvernement doit agir sans délai et à grande échelle pour permettre la construction d’une société plus juste, plus solidaire, non discriminante qui réponde aux questions environnementales, sociales et de santé sans les dissocier.

Les organisations s’engagent à lutter, avec la même force, au renforcement des libertés publiques et contre toute restriction du droit à manifester, à s’exprimer et à s’organiser. 

Elles condamnent les répressions syndicales envers les salarié-e-s et les jeunes organisées par le patronat et le gouvernement. 
Elles dénoncent fortement les mesures répressives et parfois violentes déployées par le gouvernement dans le but de faire taire le fort mécontentement et la grande exaspération du plus grand nombre.
Décidées à construire les mobilisations unitaires afin d’obtenir des avancées et cesser toutes les régressions sociales et environnementales, lutter contre la montée de l’extrême droite, ensemble et dans l’unité, 

Les organisations du Rhône comme au niveau national  appellent à une forte journée de mobilisation ce 1er mai à Lyon, pour l’amélioration des droits des travailleur-se-s, pour le progrès social, la paix.

Bonne Journée 

Manifestation à partir de 10h30 Place Jean Macé en direction de la Place Bellecour.


 


lundi 29 avril 2019

#Précarité en hausse Attention DANGER

 Analyse pas très glorieuse




C’est un signal d’alarme pour la société française : après des années de stagnation, le taux de précarité 1 a repris sa progression pour atteindre 13,6 % de l’emploi total. Les jeunes sont aux premières loges.
La hausse de la précarité est ancienne. Elle a débuté au milieu des années 1980, entre 1984 et 1989, le taux bondit alors de 5 % à 8 %. Les choses se calment ensuite jusqu’au milieu des années 1990. La précarité repart à la hausse ensuite, grimpant de 8 % à 12 % entre 1994 et 2000. 
Même s’il y a eu des variations, on en était toujours à ce niveau en 2014.  C’est à partir de là que les choses se sont compliquées à nouveau.

Que se passe-t-il ? Une augmentation de la précarité peut être le signe d’une reprise économique : les employeurs commencent à embaucher avec des contrats courts. Inversement, en période de crise on ne renouvelle pas les CDD. Ce raisonnement ne marche pas au long cours car les périodes de croissance ont été trop courtes : les phases de baisse de la précarité (1989-1991 et 2000-2002) ne compensent pas, loin s’en faut, celles de hausse. L’emploi n’est pas précarisé dans son ensemble, mais la précarité gagne progressivement du terrain et s’installe.

Les premières victimes de cette situation sont les salariés peu diplômés et les jeunes. Chez les moins de 25 ans, le taux de précarité est passé de 17 % en 1982 à 47 % dès 1999 (lire aussi notre article sur ce sujet). Depuis bientôt dix ans, il est reparti à la hausse, progressant de 47 % en 2009 à 54 % en 2017
L’emploi précaire augmente chez les hommes comme chez les femmes. Si ces dernières restent plus souvent concernées (14,4 % contre 12,8 %), l’écart se resserre (1,6 point contre 3,1 points en 2009).

Cette nouvelle poussée de l’emploi précaire constitue un signe inquiétant. 
Elle peut résulter de positions d’attentes des entreprises dans une période de reprise de l’activité : faute de visibilité, on prend des contrats courts. 
Elle peut aussi bien être le signe d’une nouvelle marche de l’escalier de la précarité. 
Le chiffre moyen de 13,6 % masque la situation des jeunes et des catégories populaires, bien plus lourdement frappés : un tiers des ouvriers non qualifiés occupent des emplois précaires. 
L’insécurité sociale croissante dans laquelle vivent ces catégories nourrit naturellement les inquiétudes et les tensions.

Notes:
  1. Somme des emplois à durée déterminée,  en intérim et en apprentissage rapportée à l’emploi total.

vendredi 26 avril 2019

#Dossier du vendredi - Inegalité et Déclassement il faut réagir

Les peu-qualifiés ou Formés en première ligne des difficultés...


Avec 3 % de chômeurs, les cadres supérieurs restent largement épargnés par le manque d’emploi. Ce n’est pas le cas des ouvriers non qualifiés, dont le taux de chômage s’élève à 18 %.

Toutes les catégories sociales ne subissent pas de la même façon l’impact du manque d’emplois. Les cadres supérieurs et les professions intermédiaires sont quasiment en plein emploi, avec des taux de chômage respectifs de 3,3 % et 4,7 % en 2017. Le taux de chômage des ouvriers non qualifiés (18,4 %) est près de six fois plus important que celui des cadres, celui des employés (10,2 %), trois fois plus

Au cours des trente dernières années, et en particulier au milieu des années 1990, les professions intermédiaires et les cadres supérieurs ont connu une détérioration de leur situation vis-à-vis du chômage, mais ces catégories demeurent – avec un taux de chômage compris entre 3 % et 7 % sur la période – bien en-deçà de la situation des catégories populaires. 
Pour les salariés non qualifiés, la dégradation a été beaucoup plus forte que pour tous les autres groupes sociaux. Leur taux de chômage, qui était déjà de 9,6 % en 1982, n’a quasiment pas cessé d’augmenter, pour atteindre 17,4 % en 1997. 
Ce chiffre a diminué les trois années suivantes, mais il est reparti très vite à la hausse, pour toucher environ un ouvrier non qualifié sur cinq depuis 2009. Le taux de chômage des ouvriers qualifiés, comme des employés, oscille depuis les années 1980 entre 6 % et 12 %.
Des générations entières de populations peu diplômées – nées à partir de la fin des années 1960 – n’ont connu que le chômage de masse. 
Pour ces milieux populaires, il ne s’agit plus de « crise » mais d’un déséquilibre profond et durable.

Que se passe-t-il depuis 2008 ?


Entre 2008 et 2015, le nombre de chômeurs a augmenté de 932 000. Parmi eux, 540 000 – soit plus de la moitié des chômeurs supplémentaires – étaient ouvriers ou employés, contre 167 000 professions intermédiaires et 68 000 cadres supérieurs. Durant cette période, le taux de chômage des ouvriers non qualifiés est passé de 15,0 % à 20,6 %, celui des ouvriers qualifiés, de 7,4 % à 11,8 %. Le taux de chômage des cadres a augmenté de 2,9 % à 4 %. Si l’on mesure l’évolution 2008-2015 en valeur relative (en pourcentage), la progression du nombre de chômeurs varie selon les catégories sociales : + 51 % chez les ouvriers qualifiés, + 65 % pour les professions intermédiaires, + 44 % chez les employés. Même à un niveau qui reste très faible, le chômage a progressé aussi chez les cadres supérieurs, de 55 % sur cette période.

De 2015 à 2017, le nombre de chômeurs a diminué de 264 000. 
Cette reprise de l’emploi a surtout bénéficié aux professions intermédiaires, dont le nombre de chômeurs a diminué de 19 %, et aux cadres (- 16 %). La baisse est plus modeste pour les ouvriers non qualifiés et pour les employés, dont le nombre de chômeurs a reculé respectivement de 6 % et 5 %, mais elle est réelle.

Les chiffres parlent d'eux même la priorité est aux salariés des professions dites intermédiaires dont nous faisons parties ;  un bon de presque 10 points des difficultés, Absence de Formations , revalorisations en bernes, suppressions des emplois, délocalisations et rationalisations sont les éléments clés de ce changement...






 BONNE FIN DE SEMAINE  



jeudi 25 avril 2019

#Durée du Travail - Attention a l'allongement




Interrogés sur l'intention du président de la République, à l'issue du grand débat national, d'évoquer le principe de "travailler plus" en France, 46% des personnes interrogées par l'Ifop pour le JDD se disent plutôt (32%) ou tout à fait d'accord (14%), contre 54% qui sont plutôt (28%) ou tout à fait (26%) pas d'accord. (Crédits : Reuters)

35 heures, jour férié, retraite...Après la trêve politique imposée par l'incendie de Notre-Dame, Emmanuel Macron se prépare à présenter aux Français jeudi prochain des dispositifs pour défendre des "réductions de dépense publique", "la suppression de certaines niches fiscales" ou "la nécessité de travailler davantage".  

A quelques jours de l'intervention d'Emmanuel Macron, la question de l'allongement du temps de travail devrait être l'un des enjeux pour répondre au grand débat et à la crise des "gilets jaunes". Dans son allocution qu'il devait prononcer le lundi 16 avril au soir, le président de la République a évoqué "des réductions de notre dépense publique", "la suppression de certaines niches fiscales" mais aussi "la nécessité de travailler davantage" afin de financer la baisse d'impôts qu'il envisage.

L'ancienne ministres des Affaires européennes n'a pas précisé sous quelle forme: abandon des 35 heures, augmentation des années de cotisation retraite ou suppression d'un jour férié. Mais "on ne peut pas continuer à laisser les choses en l'état", a-t-elle insisté. Le gouvernement avait déjà soufflé le chaud et le froid ces dernières semaines lorsque Edouard Philippe et plusieurs ministres ont assuré que la réforme des retraites en gestation ne toucherait pas à l'âge légal de 62 ans. Tout en évoquant un possible allongement de la durée du travail ou un recul de l'âge de départ à la retraite pour financer la dépendance.
54% des Français opposés à l'allongement du temps de travail
Selon un sondage Ifop publié dimanche par le JDD, 54% des Français sont opposés à l'idée de travailler plus. 


En savoir plus:   Fiche temps de Travail - CGT


 A SUIVRE
 BONNE JOURNÉE

Source:la tribune.fr - Avril 2019

mercredi 24 avril 2019

#Temps de travail

 A SAVOIR

 

Les salariés français sont très légèrement au-dessus de la durée «habituelle hebdomadaire» de travail en Europe. Ils passent en moyenne 36,3 heures au bureau ou à l’usine contre 34,8 heures par semaine en Allemagne

Les Français devraient travailler plus : c’est un vœu que devait faire Emmanuel Macron, lundi dernier, lors de son allocution reportée à cause de l’incendie de Notre-Dame et dont le contenu a fuité. Réduire le nombre de jours fériés ? Modifier la durée du travail hebdomadaire ? Retarder l’âge de départ à la retraite ? La méthode pour y arriver reste un mystère. Une conférence de presse, organisée jeudi soir à l’Élysée, pourrait lever ce voile.

En juin 2018, le ministère du Travail a publié une étude qui se veut exhaustive et compare la « durée habituelle hebdomadaire du travail » entre huit pays européens pour l’année 2016 : Allemagne, Danemark, France, Espagne, Italie, Pays-Bas, Suède et Royaume-Uni. Verdict ? Les salariés français arrivent en troisième position – du côté des plus travailleurs – avec 36,3 heures de travail « habituel hebdomadaire » (c’est-à-dire lors d’une semaine normale sans événement particulier), derrière les salariés britanniques (36,8) et espagnols (36,4). Les salariés allemands par exemple passent « habituellement » 34,8 heures au travail et ceux des Pays-Bas ont les semaines les plus courtes avec 29,3 heures en moyenne. 

Voilà qui prend à rebours l’idée selon laquelle avec le passage aux 35 heures (loi Aubry de 1998, entrée en vigueur en 2000), les Français seraient parmi les moins travailleurs d’Europe. 
En réalité, la durée légale du travail n’est qu’un élément parmi d’autres entrant dans le calcul du temps hebdomadaire effectivement passé à l’usine ou au bureau.
Et les chiffres sont là les Français sont déjà parmi les plus travailleurs en Europe.
 



Au final, si les salariés français à temps complet ont une durée hebdomadaire habituelle de travail de 39 heures, 1 heure inférieure à la moyenne européenne (autour de 40 heures), la semaine habituelle de boulot de l’ensemble des salariés français – y compris ceux à temps partiel – est en revanche plus élevée que la moyenne (pour mémoire, 36,3 heures).
Un facteur y est pour beaucoup : les salariés français en temps partiel (19 % du total) travaillent plus longtemps que chez nos voisins. Un temps partiel en France représente en moyenne 23,7 heures par semaine tandis qu’il se limite à 19,9 heures par semaine en Allemagne ou 18 heures en Espagne. Seule la Suède a une durée moyenne des temps partiels plus élevée qu’en France : 24,7 heures par semaine.

 

vendredi 19 avril 2019

Réponse au Grand Débat et Urgences




Grand débat national : la réponse de la CGT en 19 propositions

Alors que le Président de la République va annoncer ses mesures à la suite du débat national, la CGT a mené son véritable débat à travers les cahiers d'expression revendicative populaire, donnant ainsi la possibilité à toutes et tous de faire entendre leur voix.
On le sait, le système libéral et mondialisé ne profite qu'aux multinationales et aux très riches. 87% de nos concitoyens demandent un changement de politique économique et sociale. La lutte pour la justice sociale, fiscale ou la justice climatique est un tout, un même combat visant à changer de système.



Ainsi, la CGT a regroupé ses 19 propositions en 5 urgences 





jeudi 18 avril 2019

#Manifestations tous unis

Des décisions et annonces de l'exécutif qui contribuent à renforcer la colère




Comment Agir un exemple concret rappelons que manifester est un droit pour permettre aux plus grands nombre de se faire entendre.
 

Pour la septième fois depuis l'élection d'Emmanuel Macron, des retraités étaient mobilisés partout en France jeudi 11 Avril 2019, afin de réclamer une revalorisation des pensions et interpeller un gouvernement « sourd dingue » à leurs revendications, selon leur intersyndicale.
Composée de neuf organisations et associations de retraités (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR, LSR et UNRPA), celle-ci demande également la suppression de la hausse de la CSG, une pension minimum à hauteur du Smic ou encore une « prise en charge de la perte d'autonomie à 100 % par la Sécurité sociale ».

À Paris, l'intersyndicale a mobilisé plusieurs milliers de personnes. CGT et FSU formant le gros des troupes du cortège, pour un défilé partant de la place du Châtelet à République. à sa tête, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui rappelait que « le mécontentement était toujours là » malgré « le saupoudrage de Macron»

Dans le cadre du budget de la Sécurité sociale pour 2019, l'exécutif avait décidé de limiter à 0,3 % la revalorisation des retraites en janvier, bien en deçà de l'inflation qui s'est établie à 1,8 % en 2018. Et attisé la colère d'une population déjà échaudée par la hausse de la CSG et un quasi-gel des pensions depuis 2013. Jeudi matin sur LCI, la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn, a redit qu'une réindexation des petites retraites sur l'inflation était « sur la table » comme une des réponses possibles au grand débat. Mais « nous ne voulons pas que les pouvoirs publics jouent la division », avait prévenu Didier Hotte (FO) en début de semaine.

En ne traitant « pas tout le monde de la même façon », le gouvernement « remet en cause le principe de nos systèmes de retraite solidaires par répartition, dans lequel le fait de cotiser donne droit à une pension et une revalorisation », selon l'intersyndicale. En pleine crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron avait annoncé en décembre une baisse du taux de CSG pour les retraités touchant moins de 2 000 euros par mois tous revenus confondus. Pas assez pour « le groupe des 9 », qui prévoit de se réunir le 18 avril pour décider des « prolongements utiles » à la mobilisation de jeudi.


PLUS QUE JAMAIS LE MOT ENSEMBLE PREND UN SENS 
ENSEMBLE TOUT EST POSSIBLE NE NOUS TROMPONS PAS !

mercredi 17 avril 2019

#Lanceurs d'Alertes

Le Parlement Européen a adopté définitivement ce mardi 16 avril 2019 la directive sur les lanceurs d’alerte. Il s’agit d’une victoire arrachée suite au long combat mené depuis 2014 par les organisations syndicales et ONG européennes.




Communiqué:
 
Après avoir gagné le principe d’une directive européenne de protection des lanceurs d’alerte, l’enjeu était, face au blocage des chefs d’Etats européens (dont la France !) de lui assurer un contenu ambitieux.
Le 25 février, avec d’autres organisations syndicales de cadres, l'Ugict-CGT a adressé un courrier d’interpellation à la Garde des Sceaux, dénonçant le blocage de la France. En effet, le gouvernement français défendait une procédure de signalement graduée à trois paliers, exigeant que les lanceurs d’alerte informent d’abord leur hiérarchie avant de se tourner vers les syndicats et ONG, la presse et la justice.

Nous nous félicitons du texte final adopté qui prévoit une procédure de signalement graduée à deux paliers, avec possibilité de divulgation publique au-delà de la procédure d’urgence :
  • 1/ voie interne ou externe (autorités compétentes)
  • 2/ révélation publique
En outre, les lanceurs d’alerte auront la possibilité de s’adresser à un « facilitateur », représentant.e du personnel, syndicat ou ONG pour les accompagner dans leur alerte.

La directive représente donc une avancée par rapport au dispositif français (loi « Sapin 2 ») qui cadenassait l’alerte dans une procédure à trois paliers excluant les syndicats, et ne permettait la divulgation publique immédiate que dans les cas de dangers graves et imminents. 
Enfin, la directive précise et raccourcit les délais de réponse des autorités compétentes et renforce la protection des lanceurs d’alerte contre les représailles. 
La clause de non régression intégrée dans la directive garantit le principe du mieux disant lors de sa transposition à venir. La directive ne pourra donc ni être instrumentalisée pour faire reculer le droit national, ni invoquée pour justifier une transposition à minima.




vendredi 12 avril 2019

# Dossier du vendredi - Professions en déclassement ? -

Décryptages:

L'Ugict-CGT rend public son baromètre annuel construit en partenariat avec le cabinet d'expertise Sécafi sur la situation et les aspirations des professions technicien-nes et intermédiaires. 
Ce sondage réalisé par Viavoice vient éclairer la mobilisation sociale actuelle.


 Alors qu’elles ont un positionnement central dans les organisations du travail, les professions intermédiaires sont souvent enfermées dans le « ni cadre, ni ouvriers » et privées de reconnaissance. 
La colère salariale et la peur du déclassement en sont l’illustration. 83 % des professions intermédiaires interrogées estiment que les mesures annoncées par le gouvernement ne vont pas améliorer leur pouvoir d’achat. 
 Alors que le pouvoir d’achat a été dégradé par la CSG, seuls 36 % des technicien·ne·s et professions intermédiaires estiment être reconnu·e·s dans leur travail. 

Un mécontentement salarial qui monte, pas de perspective de carrière 
67 % des technicien·ne·s et professions intermédiaires considèrent que leur rémunération est en décalage avec leur implication. Cette colère, en augmentation par rapport aux années précédentes, est nettement plus marquée dans la fonction publique, où l’austérité salariale est largement dénoncée : 79 % des fonctionnaires de catégorie B considèrent que leur rémunération est en décalage avec leur implication. 

Un temps de travail qui explose

58 % des technicien·ne·s et professions intermédiaires estiment que leur charge de travail a augmenté. Ils sont 62 % à déclarer travailler plus de 40 h hebdomadaires et 24 % plus de 45 h par semaine. 54 % effectuent des heures supplémentaires, et pour 34 % de celles et ceux qui en réalisent, elles ne sont ni payées ni récupérées. Ces chiffres illustrent l’augmentation du travail au noir, avec des heures de travail ni déclarées ni reconnues.  
Un management qui empêche de bien travailler
44 % des technicien·ne·s et professions intermédiaires considèrent ne pas pouvoir effectuer un travail de qualité. Ce vécu est majoritaire dans le public, avec 50 % de fonctionnaires catégorie B qui disent être dans cette situation. Pour 48 % des technicien·ne·s et professions intermédiaires - et 63 % dans la fonction publique ! - les pratiques managériales se sont détériorées. 
L’évaluation individuelle est très critiquée : pour 67 % des sondé·e·s elle est fondée sur de mauvais critères. 68 % des technicien·ne·s et professions intermédiaires estiment que régulièrement les choix et pratiques de leur entreprise ou administration entrent en contradiction avec leur éthique professionnelle. 

Ce sondage démontre les conséquences de l’austérité salariale et du Wall Street management, le management par les coûts, qui soumet l’entreprise et le travail aux seuls objectifs d’augmentation de la valeur actionnariale. L’Ugict-CGT appelle le patronat et le gouvernement à reconnaître le travail et les qualifications et à augmenter les salaires. Plutôt que d’importer des méthodes de management toxiques du privé, la réforme de la fonction publique doit permettre enfin aux agent·e·s d’avoir les moyens de remplir leurs missions d’intérêt général et de retrouver le sens de leur travail. 


Annonces du gouvernement en matière de pouvoir d'achat : des réponses jugées inadaptées
Alors qu’elles ont un positionnement central dans les organisations du travail, les professions intermédiaires sont souvent enfermées dans le « ni cadre, ni ouvriers » et privées de reconnaissance. 
La colère salariale et la peur du déclassement en sont l’illustration. 83 % des professions intermédiaires interrogées estiment que les mesures annoncées par le gouvernement ne vont pas améliorer leur pouvoir d’achat.

Les professions techniciennes et intermédiaires souffrent d’un important manque de reconnaissance professionnelle. Parmi les sondé·e·s, plus d’une personne sur deux ne s’estime pas reconnue dans son travail (51 %). 
 D’une manière générale, le sentiment « d’être reconnu·e dans son travail » reste très bas à 36 %.
Leur niveau d’implication dans le travail et la hausse de leur charge de travail en conduit 54 % à effectuer des heures supplémentaires. Cela ne se traduit pas pour autant par une meilleure reconnaissance des qualifications, ni par une revalorisation salariale.

Un mécontentement salarial

Les sondé·e·s expriment une insatisfaction très forte sur plusieurs déterminants de leur vie au travail qui quantifient la reconnaissance professionnelle :
  •  l’insatisfaction sur le niveau de rémunération est très largement majoritaire au regard du temps de travail réel (55 %), des responsabilités exercées (60 %), de la qualification détenue (56 %). Cette insatisfaction atteint des sommets par rapport à la charge de travail (65 %) et au degré d’implication (67 %).
  • l’accès à la formation professionnelle correspond aux besoins professionnels dans seulement 52 % des cas.

    Ainsi, 54 % du privé des salarié·e·s considèrent que leur niveau de rémunération n’est pas en adéquation avec leur niveau de responsabilité. 
L’écart est aussi important pour chacun des autres critères :
  • niveau de qualification (70.5 % Fonction publique vs 48,6 % secteur privé)
  •  temps de travail réel (67.9 % vs 49.1 %)
  • charge de travail (75.9 % vs 60.1 %)
  •  implication (78.7 % vs 62.5 %)
Lorsque la reconnaissance intervient elle se manifeste le plus souvent sous forme de reconnaissance sociale (68 %). 
Viennent ensuite la reconnaissance par évolution professionnelle (34 %), puis par le salaire (33 %). 
La reconnaissance sociale, qui est la forme la plus utilisée, l’est surtout pour les femmes par rapport aux hommes  (67.4 % vs 68.2 %).

Un temps de travail qui fait exploser les compteurs légaux.

À l’instabilité des organisations de travail et des situations individuelles, s’ajoute un contexte de charge de travail importante conjuguée à l’usage des outils numériques qui provoquent une augmentation de l’intensité du travail et prolonge le lien de subordination hors travail en effaçant les frontières spatio-temporelles.

Les professions techniciennes et intermédiaires déclarent travailler plus de 40 heures par semaine pour 62 % d’entre elles, et plus de 45 heures hebdomadaires pour 24 % d’entre elles.
Cette évolution va à l’encontre des aspirations exprimées par ces salarié·e·s à plus d’équilibre entre leur vie privée et professionnelle, et à une meilleure qualité de vie au travail. 
Il est nécessaire de réinterroger les organisations du travail, le mode de management (délai de plus en plus court, objectifs de plus en plus déconnectés de la réalité…), la charge de travail et son évaluation, notamment au regard des moyens dont on dispose pour exercer son activité professionnelle. 

Banalisation des heures supplémentaires et du travail gratuit

Les heures supplémentaires sont banalisées au point d’être structurellement nécessaires pour assurer l’activité professionnelle normale, même en période de baisse d’activité économique. 
Cette réalité est désormais partagée par 54 % des sondé·e·s. Les jeunes (< 30 ans) sont ceux qui sont le plus concernés (61.5 %), ainsi que la tranche 30 – 39 ans (58.7 %). 
 Ces heures supplémentaires sont payées dans 31 % des cas et récupérées dans 35 % des cas. Pour 34 % des sondé·e·s, il n’y a ni paiement ni récupération de ces heures supplémentaires effectuées.

 À noter les différences importantes entre les femmes et les hommes entre la préférence pour le paiement des heures supplémentaires (24.7 % vs 38.8 %) ou leur récupération (40.1 % vs 29.4 %), liée au fait que les femmes assurent toujours l’essentiel des tâches ménagères et que leur temps de travail est plus contraint.
 



Intensification et dégradation du travail

L’augmentation de la charge de travail et des heures supplémentaires dans un contexte d’accroissement des responsabilités caractérisent la vie au travail des sondé·e·s. 

L’augmentation de la charge de travail est une réalité largement partagée dans les professions techniciennes et intermédiaires, à hauteur de 58 %, quels que soient le secteur professionnel et la taille de l’entreprise. 

 L'urgence du droit à la déconnexion

Le cadre d’exercice professionnel est marqué par une charge de travail en forte croissance avec des heures supplémentaires structurelles pour assurer le fonctionnement des services. Dans ce contexte, l’usage actuel des TIC participe à l’intensification du travail pour 53,1 % dans le privé concernant les professions salariales de technicien-nes et "intermédiaires".

Débordement de la vie professionnelle sur la vie privée

Sans surprise le débordement de la vie professionnelle sur la vie privée est une réalité pour 1 sondé·e sur 2 (44 % vs 48 %). Dans le même temps, 1 sondé·e sur 2 (43 % vs 45 %) estime que l’usage des nouvelles technologies permet plus de facilité dans le travail. 
Si les femmes et les hommes affichent sensiblement la même perception de débordement de la vie professionnelle sur la vie privée (44.6 % vs 43.6 %), elles considèrent  davantage que l’usage des TIC facilite le travail (47.8 % vs 38 %).


Un lien de subordination étendu

Avec l’usage actuel des nouvelles technologies, les professions techniciennes et intermédiaires sont contraintes à une importante disponibilité et à une réactivité permanente afin de répondre aux multiples sollicitations liées aux difficultés à pouvoir accomplir ses tâches dans un contexte d’intensification du travail, de dispersion  et de fragmentation de l’activité. Cela montre que l’usage des TIC aurait tendance à pallier les déficits organisationnels. 

64 % des professions techniciennes et intermédiaires souhaitent disposer d’un droit à la déconnexion effectif 

Cette aspiration est aujourd’hui largement majoritaire quel que soit la taille de l’entreprise et le secteur d’activité.
Après l’entrée en vigueur de la loi qui a introduit cette obligation de négociation, force est de constater dans les faits l’insuffisance. En effet, pour satisfaire l’obligation légale, il suffit pour l’employeur de mettre en place une charte unilatérale. 
Après avoir été la première organisation syndicale à tirer la sonnette d’alarme sur le travail numérique en dehors du temps et du lieu de travail des salarié.e.s. 

La CGT va poursuivre sa bataille pour la réduction du temps de travail et la conquête de nouveaux droits à l’heure de la transformation numérique avec sa campagne « Construire le numérique autrement », et notamment avec le guide « Droit à la déconnexion ».

L'éthique professionnelle est mise à mal

68 % des professions technicien-nes et intermédiaires confrontées à des problèmes d’éthique professionnelle

En situation de travail, l’éthique professionnelle entre en contradiction avec les choix et pratiques réelles dans 68 % des cas : souvent (19 %), de temps en temps (49 %). 
Être confronté à une telle situation est une source de mal être certain pour les salarié·e·s. Conjugué à l’exposition à d’autres facteurs défavorables à l’exercice normal de sa profession, comme la surcharge de travail, le manque de reconnaissance, ou de soutien cela peut conduire à la perte de repères et à l’épuisement professionnel.
Ce résultat témoigne de l’attachement des salariés à vouloir travailler en respectant les règles et l’éthique professionnelle, même dans un contexte défavorable. 



Pour un droit d’alerte, de refus et d’alternative 

57 % des professions technicien-nes et intermédiaires souhaitent disposer d’un droit d’alerte dans le cadre de l’exercice de leurs responsabilités, afin de pouvoir refuser de mettre en œuvre des directives contraires à leur éthique.
   
Pour l’Ugict-CGT, il est urgent de donner un statut protecteur à tout salarié rapportant des faits contraire à l’éthique ou à la déontologie professionnelle. 
L’exemple significatif des lanceurs d’alertes montre jusqu’où peuvent aller les atteintes à l’intérêt général et la vulnérabilité de ses salariés qui s’exposent pour faire prévaloir l’éthique et l’intérêt général. 
L’Ugict-CGT va porter cette proposition dans le cadre de la négociation sur le statut de l’encadrement .

 Management et mal travail 

Un travail qui perd son sens
Dans ce contexte de travail instable et tendu, 44 % des sondé·e·s estiment ne pas pouvoir faire un travail de qualité.

Des pratiques managériales qui se dégradent 

La dégradation des conditions d’exercice professionnel s’accompagne de pratiques managériales qui sont contestées.
48 % des sondé·e·s estiment que les pratiques managériales se sont dégradées au cours de l’année, seulement 14 % voient une amélioration et 38 % pas de changement. 

 L’évaluation individuelle est largement discréditée car jugée :
  • Pas fondée sur de bons critères par 67 % des sondé·e·s.
  • Pas transparente par 60 % des sondé·e·s.
  • Ne reconnaissant pas le travail par 68 % des sondé·e·s.
C’est à l’approche de la 2ème partie de carrière (40 ans) que le ressentiment est le plus fort sur les critères de l’évaluation (supérieur à 73 %). Cela montre que le système de gestion des personnels de ces catégories peine à apporter des solutions pour valoriser l’expérience professionnelle et les qualifications acquises.
Le déficit de reconnaissance et le manque de perspective d’évolution professionnelle renforcement la vision critique de cette appréciation des professions techniciennes et intermédiaires sur les pratiques managériales en vigueur dans les entreprises publiques et privées.

Défendre ses droits

Compter d’abord sur soi-même
Majoritairement, à hauteur de 53 %, les professions technicien-nes et intermédiaires sont d’abord sur une approche individuelle pour défendre leurs droits et leur emploi. 
Les syndicats arrivent en 2ème position (25 %), devant les avocats (11 %), la direction (7 %), les pouvoirs publics (3 %) et les partis politiques (1 %).
L’analyse par taille d’entreprise montre que le défaut d’implantation syndicale favorise l’approche individuelle. 
Ainsi, dans les petites entreprises de moins de 50 salarié·e·s les professions techniciennes et  intermédiaires  déclarent  d’abord compter  sur  eux-mêmes (64.1 %), les syndicats viennent en deuxième position (12.2 %). Ils placent les directions et les avocats quasiment au même niveau (8.6 % vs 9.7 %) pour se défendre. 
Le déterminant de la présence syndicale se retrouve également en comparant les résultats entre la Fonction publique et le secteur privé, pour la confiance accordée aux syndicats pour défendre les droits et l’emploi. 
Dans la Fonction publique où les syndicats sont plus présents, les syndicats malgré cela arrivent (36.8 %) après l’approche individuelle (44.3 %).





Bonne fin de semaine mais voici quelques chiffres et résultats qui nous en sommes ne vous laisserons pas indifférents !