Le ministère du travail souhaite que cette
 promesse phare d'Emmanuel Macron soit assortie de conditions 
d'indemnisation dégradées. Une ligne rouge pour les syndicats.
 
 Il n'y a pas que la question des contrats 
courts qui empoisonne le gouvernement, celle de l'extension de l'Unédic 
aux démissionnaires aussi. Cet engagement d'Emmanuel Macron est devenu 
un enjeu politique encore plus fort maintenant que les partenaires 
sociaux ont trouvé un accord, encore soumis à leur signature, sur ce 
volet à l'issue de leur négociation sur l'assurance-chômage.
Durant sa campagne, le chef de l'Etat a 
promis que toute personne qui démissionnerait de son propre chef 
bénéficierait d'une couverture chômage, au delà de la quinzaine de cas 
légitimes déjà prévus. Une fois en place, les équipes de Muriel Pénicaud
 ont planché sur le sujet pour vite s'apercevoir que  la facture pouvait s'annoncer très salée sans garde-fous , obligeant Emmanuel Macron a rétropédaler. Ce nouveau droit serait valable « une fois tous les cinq, six ou sept ans et s'il y a un projet derrière », a-t-il précisé mi-octobre sur TF1 lors de la première interview télévisée suivant son élection.
Conditions renforcées
C'est
 sur cette base que le ministère du Travail a demandé aux partenaires 
sociaux de lui faire des propositions. Mais avec des conditions 
renforcées : outre l'objectif d'évolution professionnelle et une durée 
minimum d'affiliation à l'Unédic, la feuille de route a rajouté la 
suppression du délai de carence, une durée d'indemnisation plus courte 
que celles des autres motifs de rupture des contrats de travail et, 
enfin, une allocation plafonnée.
Jeudi, syndicats et patronat ont fini par 
se mettre d'accord sur les critères suivants : un projet professionnel 
nécessitant une formation qualifiante qui oblige à démissionner pour la 
suivre, et sept années d'affiliation minimum à l'assurance-chômage. Le 
tout plus ou moins plafonné autour de 180 millions par an pour ne pas 
(trop) alourdir les pertes de l'Unédic. Mais surtout, pas question de 
conditions d'indemnisation dégradées.
Ligne rouge
Ce faisant,  les partenaires sociaux sont sortis des clous fixés par Muriel Pénicaud.
  Pour les syndicats, mais aussi pour le patronat, dégrader les droits 
serait ouvrir la boîte de Pandore et risquer, peu à peu, de basculer 
vers un système de couverture forfaitaire à l'anglaise. Innacceptable. 
L'exécutif,
 dès lors, fait face à un dilemme. Rester sur sa ligne, c'est déclarer 
la guerre aux syndicats. Accepter que sa promesse se fasse à droits 
constants, c'est calmer le jeu. Sauf que le compromis sur lequel ont 
convergé syndicats et patronat ne lui plaît qu'à moitié car il ressemble
 trop au Congé individuel de formation, le CIF,
 appelé à disparaître dans son format actuel. 
Il y a donc fort à parier 
que la copie rendue par les partenaires sociaux va être revue, d'autant 
qu'elle ne profiterait qu'à 23.000 personnes seulement chaque année.
A Suivre mais encore une perte alors que les chiffres sont bien réels et que nous ne voyons hélas pas de reprise stable ! 
Les Echos - Alain Ruello - 28 Février 2018
En
 savoir plus https://www.lesechos.fr/economie-france/social

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