Pour Muriel Pénicaud, “le burn-out n’est pas une maladie professionnelle”
(L'Express/L'Entreprise)
BURN OUT MALADIE DU TRAVAIL
La question revient régulièrement
dans le débat politique. Faut-il ou non reconnaître le burn-out comme
une maladie professionnelle ? Cette reconnaissance implique de faire
entrer le syndrome d’épuisement professionnel dans le tableau des
maladies liées au travail et indemnisées par la Sécurité sociale.
Interrogée lundi 12 février sur cette question, Muriel Pénicaud, à la
tête du ministère du Travail a balayé la possibilité, arguant que le
burn-out n’était pas une maladie professionnelle. “Toute la communauté
médicale, dont l’OMS, dit que ce n’est pas une maladie professionnelle.
Ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas se développer dans le monde du
travail bien sûr, a-t-elle déclaré. Mais [le reconnaître], cela voudrait
dire que c’est lié à 100 % au milieu professionnel. Or, ça n’est pas le
cas.” CQFD.
Un avis qui rejoint celui formulé le 22 octobre dernier par sa collègue du gouvernement, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn: "Aujourd'hui,
il s'avère que ce n'est pas une maladie. C'est un ensemble de symptômes
et, donc, c'est très difficile de décider que c'est une maladie
professionnelle."
Un parcours du combattant pour être reconnu
L'épuisement
professionnel est effectivement défini par un ensemble de symptômes
pouvant entraîner diverses pathologies psychiques: dépression, anxiété
généralisée ou stress post-traumatique. Mais, pour le moment, aucune de
ces affections psychiques ne figurent dans la liste des maladies
professionnelles, élaborée en concertation par les partenaires sociaux
siégeant au sein du conseil d'orientation des conditions de travail. Une
inscription dans ce tableau permet une reconnaissance automatique et
une prise en charge complète.
Mais
il faut que tous, patronat et syndicats, soient d'accord. Difficile de
penser que le patronat puisse donner son aval pour augmenter le nombre
de maladies prises en charge par la branche accidents du travail et
maladies professionnelles de l'assurance maladie... financées par les
cotisations des employeurs.
Depuis la loi Rebsamen,
il est cependant possible de faire reconnaître certains maux dans le
cadre d'un parcours dit "hors tableau", plus long et moins automatique.
Le salarié doit pour cela passer devant un comité régional et de prouver
que la pathologie a été causée par le travail habituel et a entraîné
une invalidité de 25%. Un taux quasi inatteignable...
Bataille de chiffres et de tableaux
Plusieurs
tentatives issues des rangs de la gauche ont vu le jour ces dernières
semaines afin de faire évoluer la législation. Les députés insoumis
François Ruffin et Adrien Quatennens ont profité de leur niche
parlementaire du 1er février dernier pour présenter une proposition de
loi créant un nouveau tableau des maladies professionnelles avec les
pathologies psychiques. Mais le texte a été rejeté.
LIRE AUSSI >> La proposition de loi des Insoumis sur le burn-out rejetée
Autre
tentative en cours: celle des députés Nouvelle Gauche Boris Vallaud et
Régis Juanico consistant, cette fois, à modifier la procédure de
reconnaissance complémentaire, hors tableau des personnes en épuisement
professionnel. Une idée dans la lignée de celle portée en 2015 par
Benoît Hamon, qui avait été retoquée.
"Jusqu'à présent, ça a
toujours bloqué car il n'y avait pas la volonté patronale, dénonçait
François Ruffin, le 31 janvier dernier. Et les majorités successives ne
veulent pas leur forcer la main." Faire reconnaître ces pathologies
équivaut à les sortir uniquement de la sphère privée pour désigner la
responsabilité du monde du travail. Un changement que le gouvernement ne
souhaite apparemment pas adopter.
Muriel
Pénicaud assure en effet qu'elle préfère tout miser sur une prise en
charge en amont. La clé c'est la prévention. On a un système qui répare
et compense quand c'est trop tard. Il faut faire de la prévention",
a-t-elle répété sur BFM lundi 12 février. Une position qui n'a pas
manqué de faire réagir le député insoumis, Adrien Quatennens.
La bataille pour la reconnaissance du burn-out, n'a pas fini de
diviser... Et devrait resurgir bientôt: un rapport commandé par le
gouvernement est attendu fin mars.
L'urgence est là. Selon une étude du cabinet Technologia publié en 2014, trois millions d'actifs seraient en risque élevé de faire un burn out.
Ces chiffres et ces faits vous semble t'il impossible ?
L'entreprise préférant proposer un accord avec les salariés plutôt que de se voir affubler d'une mauvaise Image !
Exemple de l'IT ADECCO GROUPE FRANCE :
Que pensez-vous des dernières annonces faites aux salariés et aux transformations que nous devons tous subir sans en face avoir des postes et une évolution réelle et sérieuse ?
Question :ne risque t'on pas d'avoir une hausse des cas de personnes mises dans des situations inconfortable ou de tâches non réalisables sous un prétexte d’agilité nécessaire pour tous ?
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