C'est devenu un cliché : d'un côté des retraités 
privilégiés, captant à leur profit les richesses du pays et de l'autre 
le reste de la population en galère dans une société en crise. 
Commençons pourtant par un fait incontestable?: dans leur ensemble, les 
16,1 millions retraités de droit direct ne sont pas des nantis et encore
 moins les 68 000 personnes devant se contenter des 833 euros du minimum
 vieillesse. La pension moyenne de droit direct est ainsi de 1 389 euros
 bruts mensuels soit 1 294 euros nets. C'est nettement moins que le 
salaire net moyen qui s'établit à 2 220 euros et finalement pas beaucoup
 plus que le SMIC net. Bref, nous sommes très loin de l'opulence.
Des retraites en perte de vitesse
 
Surtout,
 les retraites sont en perte de vitesse : entre les périodes de gel des 
pensions ou de faibles revalorisations, de décalage des dates de 
revalorisation et d'alourdissement de la fiscalité, la pression monte et
 les pensions progressent désormais moins vite que les revenus des 
actifs et ne suit même plus le rythme de l'inflation. Il faut néanmoins 
aller plus loin dans l'analyse, car ne sont prises en compte ici que les
 pensions directes ce qui exclut les pensions de réversion (versées à la
 mort du conjoint), ainsi que les revenus complémentaires que touchent 
certains retraités comme les loyers ou les revenus des placements 
financiers. Or la valeur du patrimoine moyen brut tend à s'accroitre 
avec l'âge excepté aux valeurs extrêmes. Rien de plus normal c'est le 
fruit de l'accumulation de plus de 40 ans de vie professionnelle et les 
écarts seraient même plus importants encore en termes de patrimoine net,
 dans la mesure où les retraités sont moins endettés que le reste de la 
population.
 
Pour avoir une vision la plus objective possible, il 
faut aussi intégrer la structure des ménages, en moyenne plus petite 
chez les ménages retraités qui ont plus rarement des enfants à charge 
que dans le reste de la population et glisser ainsi vers la notion de 
niveau de vie. La photo change et est nettement à l'avantage des 
retraités. Selon les évaluations du COR (le Conseil d'Orientation des 
Retraites), le niveau de vie des retraités aurait été supérieur de 5,8% à
 celui de l'ensemble de la population en 2017. Plus souvent 
propriétaires et plus souvent libérés de toutes charges de 
remboursements, le COR estimait, pour les retraités, à 4 points de 
niveau de vie relatif supplémentaire la prise en compte des loyers 
imputés nets (c'est à dire la valeur locative du logement possédé nette 
des intérêts d'emprunts payés). En grossissant un peu le trait, le 
niveau de vie des retraités est donc actuellement en moyenne 10% plus 
élevé que celui de la population.
Vers une diminution du niveau de vie des retraités
 
Cette
 photo est néanmoins trompeuse. D'abord, après une vie de travail, il 
n'est pas dénué de fondements de disposer d'un niveau de vie supérieur à
 ceux qui entrent dans la vie active et qui bénéficieront eux-mêmes 
d'une trajectoire ascendante. Surtout cela n'apprend rien sur la 
dynamique passée, encours et à venir. Si les retraités français 
bénéficient aujourd'hui d'un niveau de vie supérieur à la moyenne, ce ne
 fut pas toujours la règle. 
En 1970, le niveau de vie des séniors 
correspondait à 70% de celui de l'ensemble de la population. L'écart va 
rapidement être comblé si bien qu'en 1996 les séniors passent devant. En
 jeu, l'effet de Noria, c'est-à-dire l'arrivée massive à la retraite des
 actifs ayant eu des carrières complètes, auquel s'ajoute la progression
 de l'activité féminine, qui se traduisent par des générations ayant 
acquis davantage de droits que leurs aînées, donc des pensions 
supérieures. Rupture de tendance de 1996 à 2006. Les niveaux de vie 
moyens des retraités et de la population évoluent parallèlement et le 
rapport se stabilise avant de nouveau progresser à la faveur des 
retraités en fin de période. Non pas que leurs revenus se soient 
envolés, les pensions sont globalement gelées depuis 2013. 
Non, c'est du
 côté de la rémunération des actifs que cela pêche : avec la crise le 
chômage s'étend, les salaires sont sous pression et les revenus 
d'activité flanchent. C'est ce décalage qui explique, la remontée du 
ratio.
Mais c'est le chant du cygne pour les retraités. 
D'après 
les projections du Conseil d'Orientation des Retraites, les pensions 
vont progresser entre 22 et 31% en euros constants d'ici 2060, selon les
 hypothèses retenues, les revenus d'activité entre 56 et 104%. Ainsi, en
 termes relatifs, la pension moyenne rapportée au revenu d'activité 
moyen va mécaniquement reculer et le niveau vie relatif aussi. Bilan, 
demain, à législation constante, le niveau de vie des retraités comparé à
 celui de la population va diminuer. Selon les différents scénarios 
économiques envisagés, il s'établirait entre 78 et 90% en 2060.
Et
 c'est à l'aune de cette trajectoire problématique qu'il faut jauger les
 mesures nouvelles sur les retraites, et non au regard des privilèges 
constatés et souvent exagérés des nantis du babyboum.
Toutes ces réformes dont personne ne comprends le but ont hélas un point commun une inégalité de traitement et une répartition qui n'a plus lieu a qui le tour ???.....
Alors oui cela fait sourire mais ce système de retraite Français doit être sauvé , car il n'a effectivement aucun pendant dans d'autres pays mais géré correctement il a sut servir beaucoup de nos aïeux et il doit perdurer pour nous servir pour vous servir !

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