lundi 27 novembre 2017

#Actualité #Droit du Travail

Vue dans les Médias ce Week-end (source l'Express Entreprise)






Selon plusieurs syndicats d'agents du ministère du Travail, un climat de "répression syndicale" aurait lieu rue de Grenelle.
(AFP/JOEL SAGET)

Interdiction de parler, chasse aux sorcières, sanctions... Rien ne va plus au ministère du Travail, entre les organisations syndicales et leur ministre.


Alors que devant les députés et dans la presse, Muriel Pénicaud vante les vertus du dialogue social au plus près du terrain, ses propres troupes - c'est-à-dire les agents du ministère du Travail - dressent un constat plus sombre. À leurs yeux, la ministre mènerait une sorte de "chasse aux sorcières" destinée à "interdire aux agents et représentants syndicaux de s'exprimer". 

L'élément déclencheur de leur colère s'est joué le 15 novembre dernier lorsqu'une de leurs collègues, inspectrice du travail et militante chez SUD, a été "suspendue de ses fonctions par le DRH du ministère pour faute grave". La direction aurait peu goûté ses propos dans une vidéo diffusée sur le site de L'Humanité, mi-octobre, lors d'un rassemblement organisé au Bois de Boulogne en marge d'un congrès de DRH et baptisé "Chasse aux DRH". Elle expliquait être venue à la "chasse à Muriel Pénicaud", afin de l'interroger sur les réductions de poste au sein du ministère.  
"Une pression contre ses propres services"
"On lui reproche de s'être exprimée devant une caméra pour critiquer les baisses de postes, explique Astrid Toussaint, membre du conseil national de SUD Travail. Il lui est également reproché d'avoir manqué à son devoir de réserve et de neutralité en affichant sa nature d'inspectrice du travail. Elle devrait être présentée à un conseil de discipline le 14 décembre prochain." 
Les syndicats jugent cette sanction "disproportionnée". "Tout ceci s'est déroulé dans un cadre syndical très précis, avec banderoles et drapeaux, et cette appartenance là fait tomber le devoir de réserve. Si reproches il y a, ils ne devraient être adressés qu'au syndicat et non sur une seule personne", estime Marine Corneloup de la CGT. 
Les syndicats demandent donc, à ce titre, la levée des poursuites engagées contre cette inspectrice du travail et appellent à un rassemblement le 14 décembre prochain, jour du conseil de discipline.
  
Ils souhaitent également que toutes les sanctions ou pressions soient levées contre l'ensemble des agents. D'autres cas de blâmes infligés à des agents ayant soutenu une manifestation de sans-papiers sont également dénoncés. "Souvenez-vous des fuites dans la presse sur les ordonnances, rappelle Astrid Toussaint. Muriel Pénicaud a immédiatement porté plainte contre X pour identifier la fuite, afin d'exercer une pression contre ses propres services." Une méthode totalement inédite de la part d'un ministère, mais récemment copiée par Françoise Nyssen. 
Le 18 novembre dernier, la ministre de la Culture et de la Communication a également diligenté une enquête interne pour découvrir le responsable des fuites sur le projet de réforme de l'audiovisuel public. 

"On demande aux agents d'être complètement passifs"

Tous les syndicats jugent "nouveau" ce climat de tension général. Il leur fait dire que le ministère souhaite avoir "à disposition un corps de fonctionnaires aux ordres", selon la formule d'Astrid Toussaint de SUD.  

La tête du ministère argue d'un code de déontologie, que tout agent en charge de l'inspection du travail se doit désormais de respecter. Fixé par la loi El Khomri, il est en vigueur depuis le mois d'avril. "Ce texte, au fond, demande aux agents d'être complètement passifs, de ne plus porter de voix publique critiquant les politiques mises en place ou la détérioration des conditions de travail. C'est une façon de museler les gens de terrain", poursuit Astrid Toussaint. 

Leurs conditions de travail, les agents les décrivent tous comme "plus compliquées". Et l''arrivée des ordonnances nourrit les inquiétudes des équipes, qui n'ont pour l'heure reçues aucune formation sur la question. "On se débrouille un peu entre nous, en se faisant passer des documents pour se former sur un coin de table, mais rien n'est fait pour nous aider", dénonce Dominique Rols de la FSU.  

Contacté, le cabinet de la ministre, n'a pas répondu aux sollicitations, renvoyant vers la Direction générale du Travail (DGT). 
Interrogé par l'AFP le 15 novembre dernier, le DRH du ministère, Joël Blondel, avait estimé que la militante suspendue avait tenu des propos "violents violant son devoir de neutralité et mettant en cause son impartialité" et s'était défendu de toute "répression syndicale".

Chacun se fera son avis;mais n'est-ce pas encore une perte des prérogatives des défenseurs des Droits que voici ??? 



Bonne semaine a tous  


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