Selon une étude du ministère du Travail, les dépenses pour le CICE ont
augmenté de 20% entre 2016 et 2017 passant de 19,2 milliards à 23,2
milliards.
Plus de cinq ans après sa mise en oeuvre, le crédit d'impôt pour la
compétitivité et l'emploi (CICE) est encore loin de faire l'unanimité.
Le mouvement des "gilets jaunes" et le Grand débat au printemps ont
relancé les polémiques sur ce dispositif. Selon les derniers chiffres du
service de statistiques du ministère du Travail dévoilés ce jeudi 10
octobre, les mesures générales de baisse du coût du travail ont bondi de
11,3% entre 2016 et 2017 passant de 49,4 milliards d'euros à 55,3
milliards. Cette évolution s'explique en grande partie par une montée en
puissance du CICE. Le taux a été relevé entre 2016 et 2017 passant de
6% à 7%.
Cette mesure décidée sous François Hollande était
destinée à baisser le coût du travail pour faciliter l'embauche, doper
l'investissement et redresser les marges des entreprises. L'efficacité
de cette politique de l'offre reste toujours aussi floue malgré la
multiplication des évaluations. Depuis le premier janvier 2019, le CICE a
été transformé en baisse pérenne de cotisations patronales. Et là
encore, des travaux des économistes de l'institut des politiques
publiques (IPP) ont montré que son impact "sur la compétitivité et l'emploi est incertain" à moyen ou long terme.
Il suffit de regarder les chiffres et le nombre de création de postes péreins dans notre entreprise et notre groupe, ce type de mesures étant pour rappel une base pour permettre aux entreprises de créer des postes et des emplois localement, le résultat en est tout autres !
Jamais autant nous avons eu un recours aux emplois en prestation de services !
Chute des aides à l'embauche
En parallèle, le document du
ministère du travail indique une chute des aides à l'embauche de l'ordre
de 30%. Elles sont passées de 3 milliards d'euros à 2 milliards entre
2016 et 2017. Cette baisse spectaculaire s'explique par la fin des aides
à destination des PME et des TPE. "Créée en janvier 2016, l'aide
PME était versée aux entreprises de moins de 250 salariés pour toute
embauche en CDI ou CDD de plus de 6 mois à un salaire compris entre 1 et
1,3 Smic", expliquent les auteurs de l'étude. L'aide pour les très
petites entreprises mise en route en juillet 2015 a pris fin au 31
décembre 2016.
Le CICE est-il passé à côté de sa cible ?
À
ses débuts, la mise en oeuvre du CICE a pu se révéler complexe pour un
certain nombre d'entreprises. Comme le soulignait un rapport du Sénat de
2016, "le dispositif s'est ainsi avéré plus compliqué pour les TPE
et PME. Celles-là, qui représentent l'extrême majorité des dossiers de
demande de CICE, ne sont souvent pas dotées d'une direction financière
et n'ont pas les moyens comptables et juridiques de suivre l'ensemble
des modifications et modalités des dispositifs fiscaux". Dans un
tableau très parlant, les auteurs du rapport montraient que le taux de
non-recours pour les micro-entreprises (10,9%), les petites et moyennes
entreprises (4,8%) ou les entreprises de taille intermédiaire (6,3%)
était très élevé au regard de celui des grandes entreprises. En effet,
les grands établissements affichaient à l'époque un taux de non-recours
de 0%.
Malgré ces disparités selon la taille, le taux de recours
de la créance fiscale 2014 a été estimé tout de même à 98 % selon des
données communiquées par Bercy. En 2016, le montant de cette créance
était estimée à 14,3 milliards d'euros par France Stratégie dans un document. Sur
cette somme, les micro-entreprises (446.000), les PME (120.000) et les
ETI (4.644) ont bénéficié de 9,5 milliards de créances (66% du total).
De leur côté les grandes entreprises ont bénéficié de 4,8 milliards
(soit 33%) même si elles sont bien moins nombreuses (253).
Et Maintenant que le CICE a été transformé en allégement de charges Sociales?
La transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en
allègement de cotisations sociales pérennes promise par Emmanuel Macron
lors de sa campagne pourrait avoir des conséquences sur les finances
publiques et l'économie tricolore. Dans une note très documentée
commanditée par l'Assemblée nationale, l'Institut des politiques
publiques (IPP) indique que, si à première vue, les entreprises
pourraient bénéficier d'une réduction du coût du travail, l'examen
approfondi de cette mesure signale que son impact "sur la compétitivité et l'emploi est incertain" à moyen ou long terme. La réforme engagée par le gouvernement prévoit quatre mesures principales :
- la suppression du CICE et du crédit d'impôt sur la taxe sur les salaires (CITS) à partir du premier janvier 2019;
- la baisse des cotisations maladie de 6% du salaire brut jusqu'à 2,5 Smic;
- la réduction des cotisations d'assurance chômage et des régimes complémentaires au niveau du Smic et jusqu'à 1,6 Smic;
- un nouvel allègement de 4% des cotisations sociales au Smic. Cette dernière mesure a été reportée au 1er octobre 2019.
Un coût majeur pour les finances publiques
L'année
2019 pourrait être décisive pour le gouvernement sur le plan
budgétaire. En effet, selon les estimations des économistes, la bascule
du CICE en réduction de cotisations patronales pourrait accroître le
déficit public de 0,8 point de PIB l'année prochaine. La dépense
publique pourrait s'accroître de 20 milliards d'euros, passant de 22 à
42 milliards d'euros avant de retomber à 24 milliards d'euros en 2020.
"La transformation du CICE en réductions de cotisations sociales se
traduit en 2019 par un quasi doublement du coût budgétaire, avec d'un
côté la créance de CICE au titre des années précédentes et de l'autre la
dépense fiscale due à la réduction des cotisations sociales
équivalentes pour les salaires de 2019", expliquent les auteurs. De son côté, le gouvernement anticipe une dégradation du déficit de 0,9 point de PIB dans le projet de loi de finances 2019. Selon les prévisions de l'exécutif, "le déficit public s'élèvera à - 2,8% du PIB en 2019." Contacté par La Tribune, l'économiste et co-auteur de la note, Clément Malgouyres précise que "c'est la principale difficulté."
Élargissement du nombre d'entreprises bénéficiaires
Outre
son impact sur les finances publiques, le dispositif promu par le
gouvernement Philippe devrait permettre aux entreprises non
bénéficiaires du CICE ou du CITS de profiter de la baisse des
cotisations. D'après le travail de l'organisme d'évaluation, le coût du
travail devrait diminuer "à hauteur de 6% du salaire brut pour les salariés rémunérés à hauteur de 2,5 Smic." Ainsi,
les employeurs du secteur non lucratif seraient largement bénéficiaires
de la mesure. Ce qui pourrait avoir un impact non négligeable sur
l'emploi. Les autres entreprises bénéficiaires seraient principalement
situées dans les secteurs à faible rémunération comme "l'hôtellerie et la restauration ou les services administratifs."
L'avenir nous le dira mais cependant allons nous enfin arrêter la fuite de nos emplois.?
Dans une note, l'Institut des politiques publiques considère que les effets de cette cette transformation sur la compétitivité et l'emploi restent très incertains.
L'avenir nous le dira mais cependant allons nous enfin arrêter la fuite de nos emplois.?
Dans une note, l'Institut des politiques publiques considère que les effets de cette cette transformation sur la compétitivité et l'emploi restent très incertains.
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