CAC 40 : le volume des dividendes en hausse de 12,8 % en 2018
Les
 quarante plus grands groupes français ont versé 57,4 milliards d’euros à
 leurs actionnaires, dont 10,9 milliards sous forme de rachats 
d’actions.
L’année 2018 aura été faste pour les actionnaires des entreprises du 
CAC 40. Du côté des dividendes, du moins, puisque l’indice phare de la 
Bourse de Paris a, lui, chuté de 10,95 % (contre + 9 % en 2017). Les 
quarante plus grands groupes français leur ont versé 57,4 milliards 
d’euros, dont 10,9 milliards sous forme de rachats d’actions (0,8 % de 
leur capitalisation moyenne), au titre de l’exercice 2017, annonce La 
Lettre Vernimmen.net, sur la base d’une compilation des informations 
publiées par les sociétés.
En progression de 12,8 % par rapport à 2017, ce volume de dividendes 
des sociétés du CAC 40 est comparable aux 57 milliards d’euros 
enregistrés en 2007. « Ce n’est pas surprenant, compte tenu de leurs très bons résultats (à l’exception des banques) à ce point du cycle, note la lettre réalisée par Pascal Quiry et Yann Le Fur, professeurs à HEC. Il est probable que les chiffres que nous publierons [en 2020] seront encore meilleurs, compte tenu de la progression des résultats 2018 que l’on entrevoit » (48 milliards d’euros de profits au premier semestre).
L’étude
 souligne que la progression moyenne du dividende (+ 4,7 %) est très 
sensiblement inférieure à la hausse des résultats nets courants part du 
groupe (+ 18 %). Le taux de distribution recule encore par rapport aux 
années précédentes (46 %), mais il atteint 59 %, si l’on y inclut les 
dividendes extraordinaires et les rachats d’actions.
Phase de grande prospérité pour les multinationales
Fait
 nouveau, toutes les entreprises ont versé un dividende en 2018, même si
 celui d’ArcelorMittal reste modeste et si trois d’entre elles (Engie, 
TechnipFMC et Carrefour) ont dû le réduire. A elles seules, Total 
(10,1 milliards d’euros), Sanofi (4,8 milliards) et BNP Paribas 
(3,8 milliards) pèsent 33 % des capitaux redistribués. En y ajoutant 
Axa, LVMH, L’Oréal et Schneider ..., on atteint 51 %.
Les
 auteurs répondent aux critiques de ceux qui estiment que ces 
entreprises feraient mieux de les réinvestir (ou d’augmenter les 
salaires). Ils jugent « plus sain de les reverser à leurs 
actionnaires, plutôt que de les gaspiller en surinvestissements ou en 
placements oisifs de trésorerie, et de priver ainsi de capitaux propres 
d’autres groupes qui en auraient besoin pour se développer », supposant que les actionnaires les réinvestiront ailleurs.
La lettre affirme, en outre, qu’« aucun groupe n’a dû réduire ses investissements pour verser un dividende »
 ni s’endetter au-delà du raisonnable pour le faire. 
Certains grand groupe ont, comme
 Total ou Danone, préféré en verser une partie en actions, afin de 
garder des marges de manœuvre financières, notamment pour faire des 
acquisitions. Cette part reste réduite, puisque le paiement en actions 
ne représente que 3,8 milliards d’euros.
Les 
multinationales françaises traversent globalement une phase de grande 
prospérité, même si leurs résultats et leur valorisation n’atteignent 
pas les sommets des groupes américains. Mais les quarante premières 
entreprises valent plus que les quarante plus puissantes sociétés 
allemandes, note M. Quiry dans un entretien aux Echos.

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