mardi 8 janvier 2019

#Burn-Out" "Le burn-out, une forme particulière de dépression"

Dans son hors-série numéro 196 (janvier / février 2019) Sciences et Avenir a interrogé le psychiatre Patrick Hardy, de l'hôpital Bicêtre, pour mieux cerner ce qu'est le "burn-out". Interview.

 

Sciences et Avenir : Qu’est-ce que le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel ?

Patrick Hardy : Le terme a été popularisé à partir des années 1970 par la psychologue américaine Christina Maslach. Celle-ci l’a défini comme un syndrome composé de trois dimensions indépendantes : l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et le défaut d’accomplissement personnel. Il apparaît très proche d’un état dépressif. Dès les années 1950, les psychiatres européens avaient décrit une forme particulière de dépression - la dépression d’épuisement - principalement observée chez des personnes consciencieuses soumises à de fortes responsabilités professionnelles. Plus récemment, de nombreux travaux ont permis de confirmer l’important chevauchement symptomatique entre burn-out et dépression.


Quels en sont les signes cliniques ?

Des symptômes très divers, qui incluent des manifestations émotionnelles : anxiété, irritabilité, tristesse, hypersensibilité ou, au contraire, absence d’émotion, manque d’entrain. Des manifestations physiques et cognitives aussi : troubles du sommeil, fatigue, tensions musculaires et douleurs, vertiges, diminution de la concentration et de l’attention, difficulté à prendre des décisions… Sur le plan comportemental, on peut observer un repli sur soi avec isolement, des comportements hostiles ou agressifs, une diminution de l’empathie. Le sujet tend à se démotiver, à se désengager de son travail, à se déprécier et à douter des valeurs qui fondaient son engagement.



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