Pourquoi la croissance des salaires est trop faible selon l'OCDE
Selon l'OCDE - Source: La tribune.fr - Décembre 2018
Les séquelles de la crise dans les pays développés sont encore visibles 
pour de nombreux travailleurs qui n'ont toujours pas retrouvé leur 
niveau de revenu depuis 2008. La trop faible croissance des gains de 
productivité explique, en partie, cette lente évolution des salaires 
selon un nouveau rapport de l'OCDE.  Dix ans après la crise, le marché du travail dans les pays développés
 est loin d'avoir retrouvé des couleurs. Si l'économie mondiale s'est 
redressée jusqu'en 2017, la situation de l'emploi demeure dégradée dans 
un bon nombre de pays. La lente baisse du chômage en France illustre 
toutes les difficultés pour les chômeurs à retrouver un emploi stable et
 bien rémunéré. Au delà de l'emploi, la question des salaires est au 
centre des préoccupations pour beaucoup de travailleurs. D'après un rapport de l'OCDE publié ce mardi 4 décembre, dans la plupart des pays de développés,  
"la
 croissance des salaires reste faible. De plus, la croissance de la 
productivité est passée de 2,5% environ avant la crise à 
approximativement 1,25 sur les cinq dernières années, tandis que les inégalités n'ont jamais été aussi marquées.."
Pour le secrétaire général de l'institution internationale Angel Gurria, "le
 revenu disponible moyen des 10% les plus riches est environ neuf fois 
et demi supérieur à celui des 10% les plus pauvres dans la zone OCDE, 
alors qu'il n'était que sept fois supérieur il y a 30 ans."
Alors
 que le gouvernement français est actuellement confronté à 
l'exaspération et la colère de milliers de gilets jaunes, cette nouvelle
 publication pourrait venir alimenter les débats sur le pouvoir d'achat 
et les disparités de revenus.
De faibles gains de productivité
La dégradation de la 
productivité au travail dans les pays développés inquiète 
particulièrement les experts de l'organisation basée à Paris. "Depuis
 ces vingt dernières années, la croissance de la productivité tend à 
ralentir dans presque toutes les économies de marché, développées et 
émergentes." En parallèle, les salaires médians ont progressé encore moins vite que cette productivité, "rendant la croissance moins inclusive." Pour les travailleurs faiblement ou moyennement rémunérés, les salaires ont stagné, voire diminué.
Les auteurs du rapport expliquent cette érosion "de
 la productivité par un moindre accroissement de l'intensité 
capitalistique (croissance du capital par travailleur) et une moindre 
croissance de la productivité globale des facteurs."
Ce coup de mou des gains de productivité freinerait sérieusement l'amélioration des niveaux de vie. "Les
 salaires médians réels ont progressé à un rythme inférieur à celui des 
salaires moyens réels, dans la grande majorité d'entre eux, si bien que 
les inégalités salariales se sont creusées"  rappelle le document.
Par ailleurs, les économistes soulignent que "la
 répartition des revenus s'est de plus en plus orientée vers le capital 
au détriment du travail, et la répartition des revenus et de la richesse
 est de plus en plus inégale."
Le danger de la polarisation du marché du travail 
Outre les 
faibles gains de productivité, la polarisation accrue du marché du 
travail suscite de vives inquiétudes chez les économistes. Le processus 
de désindustrialisation entamé depuis plusieurs décennies dans les pays 
développés a profondément transformé le travail dans ces pays. Ce 
processus "s'est traduit par des transferts massifs d'emplois du secteur manufacturier vers celui des services." 
Dans
 le même temps, le poids de travailleurs dans l'emploi moyennement 
qualifié a chuté d'environ 10 points de pourcentage tandis que "celle des travailleurs peu qualifiés et très qualifiés a augmenté."
La
 montée en puissance des robots dans l'économie et les chaînes de 
production pourraient encore accentuer cette polarisation. Si les 
chiffres relatifs à la part d'emplois automatisables sont loin de faire 
l'unanimité, la plupart des économistes s'accordent à dire que beaucoup 
d'emplois vont être transformés dans les années à venir. Ces mutations 
posent la question fondamentale de l'apprentissage et des compétences 
pour des travailleurs parfois confrontés à une accélération des 
transformations ou des destructions d'emplois.  
"Un
 marché du travail qui offre aux actifs occupés la possibilité de 
développer constamment leurs compétences non seulement stimule la 
croissance de la productivité, mais concourt également à en distribuer 
plus largement les gains."
Favoriser les emplois de qualité
 
Face à la précarisation de 
l'emploi, les experts de l'OCDE préconisent d'élargir les prestations 
sociales à plus grand nombre de travailleurs. 
"Mettre en place de nouveaux régimes de prestations spéciaux ; faire une plus grande place aux régimes non contributifs ; appliquer un niveau minimum de prestations sociales."
Par
 ailleurs, le développement de l'économie des plateformes ces dernières 
années a parfois amené les travailleurs indépendants à effectuer des 
missions à la tâche, à l'instar des livreurs à vélo. Si ces travailleurs
 ne représentent qu'une faible partie de la population active, ils sont 
parfois confrontés à de véritables difficultés en cas d'accident du 
travail ou de période d'inactivité. 
"De plus, ils perçoivent en 
général une rémunération inférieure, reçoivent moins de formation et 
souffrent davantage de tensions au travail."
Enfin, certaines catégories de population sont parfois surreprésentées.
 "En général, les femmes, les jeunes, les travailleurs les moins 
qualifiés, les salariés de petites entreprises et les immigrés."
Pour améliorer la situation de ces travailleurs, l'OCDE recommande aux pouvoirs publics "de s'efforcer d'offrir une protection adéquate à tous les travailleurs."
En
 France, le dernier arrêt rendu la semaine dernière par la Cour de 
cassation ouvrant la voie au salariat pour un ancien livreur de "Take Eat
 Easy" pourrait constituer un tournant pour tous ces travailleurs au 
statut souvent précaire.
A suivre mais une chose est certaine nous sommes tous d'accord pour dire que la situation se dégrade du fait de la non répartition des valeurs acquises jours après jours par les salariés qui perdent tous du pouvoir d'achat 
Le dumping pratiqué en Europe a favorisé le moins disant en faisant disparaitre les meilleurs, les couts de l'énergie et du transport, la main d'oeuvre off-shore sous-qualifiées, les taxes, la baisse des services de santé, et surtout l'investissement off-shore de la richesse produite en France depuis plus de 20 ans qui a empêché nos entreprise de se moderniser.
Le salaire de l'ensemble des salariés doit suivre la hausse des taxes et couts pratiqués dans un pays et ceci n'est hélas plus du tout le cas , les marges des entreprises ne sont plus réinvestit sur les salariés ce qui provoque une fracture inadmissible de plus en plus visible dans nos entreprises.
et cette disparité ne fait que s’amplifier déjà en 2013......selon l’Insee
rien n'est une fatalité des solutions sont possibles.



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