Le coronavirus va-t-il faire disparaître les bureaux en Open Space ?
DISTANCIATION: Plusieurs adaptations sont à prévoir après le confinement afin de protéger les salariés.
- Le coronavirus et le confinement qui en découle bouleversent l’organisation du travail.
- Les bureaux en « open space » ne seront pas épargnés par ce questionnement lors du déconfinement.
- Plusieurs aménagements (cloisons, télétravail) sont étudiés par les entreprises.
Comment travailler avec la menace du coronavirus ? De nombreux salariés et entrepreneurs ont déjà dû s’adapter aux
contraintes créées par l’épidémie : port
de gants, de masques, installation de vitres, désinfection des
équipements…
Au-delà des cas particuliers à chaque profession, le
Covid-19 pose plus globalement la question de l’organisation spatiale du
travail.
Le problème concerne notamment les nombreux salariés installés
dans des bureaux en « open space ».
Appelés à télétravailler durant le
confinement, ils devront, pour une partie d’entre eux, retourner sur
leur lieu de travail à partir du 11 mai ou lors des semaines suivantes.
Par définition, le regroupement de personnes dans un espace clos multiplie les risques de propagation du virus. Une étude danoise de 2011
avait d’ailleurs montré que les salariés qui se trouvaient dans des
bureaux de plus de six personnes étaient absents pour maladie environ
huit jours par an. Deux fois plus que les personnes disposant d’un
bureau isolé.
La question de l’air conditionné
« C’est une question de bon sens », expliquait en 2016 le
microbiologiste John Noti, interrogé par Vice. Avant d'attaquer : « Les
gens sont des gros porcs paresseux qui vous toussent dessus, vous
éternuent dessus et touchent en permanence à votre espace.
Donc, si vous
êtes physiquement séparé d’eux par quelque chose de solide, empêchant
ainsi les gens d’accéder à votre espace de travail, il est logique que
vous ayez moins de chance d’être infecté. »
Par ailleurs, certains scientifiques pensent que le coronavirus peut
aussi se propager dans un espace ouvert – comme un bureau – grâce au
souffle de la climatisation.
Une étude sur des cas de contamination au
Covid-19 dans un restaurant en Chine montre que l’air pulsé a très
vraisemblablement propagé des gouttelettes infectées de table en table.
Cet exemple pourrait être très facilement transposé à un open space avec
des collègues malades qui contaminent le reste du bureau.
« La fin, au moins temporaire, de l’open space »
Les entreprises sont donc conscientes que des aménagements vont être
nécessaires pour le retour des salariés. « Dans les sièges sociaux, les
grands bureaux à la Défense par exemple, on ne pourra pas faire revenir
tout le monde en même temps, explique Benoît Serre, vice-président de
l’association nationale des DRH (ANDRH). Pour respecter la distanciation
sociale, les salariés devront être plus espacés. Donc dans un open
space où vous aviez 30 personnes auparavant, vous n’en aurez plus que
15. Les autres devront être en télétravail ».
« Ce roulement des équipes devra être effectif dans tous les espaces
collectifs, assure Olivier Angotti, avocat associé chez FTMS et
spécialiste du droit social. Il faudra sûrement allonger les plages
horaires dans les restaurants d’entreprise pour éviter qu’il y ait trop
de monde au même moment. Certaines sociétés ont même décidé de limiter
les petits ascenseurs à une personne. Certains de nos clients ont déjà
installé des cloisons en plexiglas pour limiter les contacts ».
Fini le télétravail comme exception ?
« Le problème principal, c’est la distance sociale, confirme
Madeleine Estryn-Behar, médecin du travail, épidémiologiste et docteur
en ergonomie. Dans beaucoup d’entreprises, il faudra faire des
adaptations, en y associant les salariés et les représentants du
personnel. On peut imaginer la pose de cloisons ou encore d’aérer
naturellement plutôt que d’utiliser la climatisation ». Olivier Angotti
reprend : « la situation actuelle signifie la fin, au moins temporaire,
de l’open space tel qu’on le connaissait. »
Un scénario qui pourrait néanmoins être amené à durer. « Si on impose
les gestes barrières pendant des mois, ce n’est plus temporaire,
affirme Benoît Serre.
Décathlon a décidé de repousser la réouverture de
son siège social en juillet.
Et certains DRH ne prévoient pas un retour
complet des équipes dans les bureaux avant décembre. »
Pour lui, le
coronavirus va amener les entreprises à se questionner sur leur
organisation globale : « Si l’entreprise se rend compte que le
télétravail fonctionne, il ne sera plus exceptionnel. Cela conduira à
réfléchir aux méthodes de management ».
Difficile en effet – sauf à être un fan du livre 1984 –
d’imaginer un « open space » virtuel avec sa caméra branchée en
permanence.
Ce bouleversement pourrait être d'ampleur : au moins 18% des
salariés français travaillent
dans des plateaux sans cloisons.
Et une grande majorité d'entre eux ne verrait pas la disparition de l'open space d'un si mauvais oeil: un sondage
publié en 2017 révélait que la moitié des salariés en open space accepteraient immédiatement un bureau fermé si on leur proposait.
Des questions qui doivent se poser en vue de l'impact pour les salariés et dont vos représentants doivent se prévoir de faire valoir nos droits pour la santé de tous !
Nous étions réticents par ce mode de gestion et malheureusement les éléments actuels nous donne hélas raisons !
Et vous qu'en pensez-vous ? Quelles gestions des bureaux et de notre espace de vie au travail pour demain ? Pouvons nous retravailler dans les mêmes conditions ou souvent les bureaux sont surchargés ? la réponse nous la connaissons !
Pour rappel: L'employeur doit veiller à l’hygiène des locaux de travail.
En application de l’Article L1222-11 du code du travail, la menace
d’épidémie permet à l’employeur de recourir au télétravail sans
formalisme particulier et sans accord préalable du salarié.
Si le poste du salarié le permet, le télétravail est la solution à privilégier pour limiter les risques de contagions.
Il est important de préciser que l’employeur doit consulter le comité
social et économique (CSE) en cas de modification importante de
l’organisation du travail. Toutefois, cela ne l’empêche pas de prendre
des mesures conservatoires.
Les précautions à prendre par les salariés.
En cas de retour d’un salarié d’une zone à risque, il est dans l’obligation d’en informer son employeur.
A défaut, il commet une faute susceptible d’être sanctionnée.
En application du décret n° 2020-73 du 31 Janvier 2020, les salariés
faisant l’objet d’une mesure d’isolement, d’éviction ou de maintien à
domicile prescrite par le médecin de l’ Agence Régionale de Santé (ARS)
et qui se trouvent dans l’impossibilité de travailler bénéficient des
indemnités journalières de la Sécurité sociale pour une durée maximale
de 20 jours, sans jour de carence.
Si le salarié est maintenu à domicile à la demande de l’employeur
sans qu’un arrêt de travail n’ait été délivré par l’ARS, sa rémunération
est maintenue et sa période d’absence est assimilé à une période
travaillée.
Le droit de retrait du salarié.
Le coronavirus constituant une menace pour la santé et la sécurité du
salarié, celui-ci peut légitimement refuser un déplacement
professionnel dans une zone à risque en faisant valoir son droit de
retrait.
En effet, selon l’Article L4131-1 du Code du travail, les salariés
peuvent se retirer de toute situation de travail dont ils ont un motif
raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour
leur vie ou leur santé.
En cas de manquement à l’obligation de sécurité, la responsabilité de l’employeur pourra être recherchée.
Le Flex Office et les Open Spaces n'ont de bénéfiques que la réduction des couts, avec en plus un accroissement du stress constaté pour les salariés qui avec le Flex n'ont même plus leurs propres environnement personnalisable.
Est-ce toujours viable à ce jour? des questions doivent se poser et des solutions se trouver et ceci pour l'intérêt de tous les salariés.
Source:Le Parisien et 20 minutes.fr - Avril 2020.
Prenez soins de vous !
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