Editorial du « Monde ».
La réforme des retraites, décrite par Emmanuel Macron comme « un vrai projet d’émancipation », se veut cohérente : 100 euros cotisés donneront droit à 5,50 euros de retraite
par an à chaque travailleur qui se verra appliquer un même taux de
cotisation fixé à 28 %.
Ce serait
à la fois transparent et équitable, si l’on fait la comparaison avec le
système actuel où, selon le régime auquel vous appartenez, la date de
départ à la retraite, le taux de cotisation et la période prise en
compte pour calculer le montant de votre pension peuvent varier, creusant, à salaire égal, des inégalités
difficilement justifiables.
Pourtant, chaque jour qui passe rend
l’exécutif un peu plus prudent sur la réalisation d’un projet qui
consiste à remplacer les 42 régimes de retraite existants par un système
par répartition universel, dans lequel chaque euro cotisé donnerait le
même droit à pension pour tous.
A
mi-quinquennat, M. Macron semble avoir eu les yeux plus gros que le
ventre. La réforme peut bien avoir des qualités, elle ne peut se juger
seulement sur le papier. Elle ne peut être dissociée du réel, s’exonérer
du moment politique, faire fi du climat social. Or, c’est la peur de
l’avenir qui domine, la crainte de voir disparaître les avantages acquis
au profit d’un système qui certes, harmoniserait, mais vers le bas.
La crainte d’un embrasement
A
l’approche de la journée d’action du 5 décembre au cours de laquelle,
la CGT, FO, la FSU, Solidaires et plusieurs mouvements de jeunesse ont
appelé à « une première journée de grève interprofessionnelle », dans le sillage de plusieurs syndicats de la RATP, l’exécutif
apparaît sur la défensive. Il ne redoute plus seulement la paralysie
des transports. Il craint un embrasement dans la fonction publique.
Depuis des mois, le malaise est patent dans les hôpitaux, chez les pompiers, dans la police. Ces dernières semaines, il grandit à la SNCF, où des grèves ont été déclenchées, hors du contrôle des syndicats.
La réforme des retraites n’y est pour rien. C’est le service public qui
craque, après des années de restructurations mal digérées et de
réductions d’effectifs mal calibrées. Mais la réforme des retraites s’y
ajoute, car les perdants potentiels, ce seraient bien eux, bénéficiaires de régimes spéciaux largement financés par le contribuable, ou agents actifs de la fonction publique qui voient aujourd’hui le montant de leur pension calculé sur les six derniers mois d’activité et non, comme dans le privé, sur les vingt-cinq meilleures années.
Pour rassurer, le gouvernement étire comme il le peut le calendrier : la
réforme, assure-t-il, ne se fera pas au même rythme pour tous.
Chaque
secteur concerné a droit à sa négociation. Il y a quelques semaines,
Le
basculement était prévu pour 2025.
Aujourd’hui, aucune date n’est sûre,
toutes les hypothèses sont sur la table, y compris l’application de la « clause du grand-père »
qui, dans sa version la plus radicale, consisterait à n’appliquer la
retraite par points qu’aux nouveaux entrants sur le marché du travail.
Cela aurait pour effet de repousser indéfiniment la réforme, de créer de facto un 43e
régime de retraite et d’aggraver les problèmes de financement.
Révélateur de la nasse dans laquelle se retrouve l’exécutif.
Celui-ci ne peut espérer appliquer son projet en l’état, mais plus il
l’amende, plus il brouille le message initial, qui est de garantir un
même régime pour tous.
Aujourd’hui, c’est le principe même d’une réforme
de grande ampleur qui est en jeu.
Et vous qu'en pensez-vous ?
Serez vous le 05 Décembre 2019 dans la rue pour faire part de votre mécontentement ?
Pour en Savoir plus le dossier CGT complet ICI
N'hésitez pas a vous rapprocher de vos représentants locaux !
Ces éléments doivent forcément être synonyme d'une stratégie locale en entreprise qui permettra a tous les salariés d'avoir un réel avenir au sein de notre entreprise, les accords et l'orientation donné par les accords signés par vos représentants se doivent d'en prendre compte pour notre bien à tous ; ne vous y trompez pas !
Source: Le Monde Novembre 2019
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