Les ordonnances comment ça marche ?
Le 
Parlement doit autoriser le gouvernement à légiférer par ordonnance, en 
adoptant le projet de loi d’habilitation à réformer par ordonnances. Ce 
projet de loi doit préciser les thèmes que le gouvernement entend 
réformer, ses orientations et les délais qu’il se donne. Le gouvernement
 a choisi de se donner 6 mois pour présenter les ordonnances, sauf une 
dont nous parlerons à la fin. Ensuite, le gouvernement rédige les 
ordonnances et les soumet pour ratification au Parlement qui n’a pas le 
droit de les amender. Le rôle de l’Assemblée est donc réduit à une 
chambre d’enregistrement.
Le gouvernement fait le choix de donner 
le moins d’indication possible dans le projet de loi d’habilitation sur 
ce qu’il veut entreprendre, de façon à garder les mains libres pendant 
l’été. C’est ce que relève le Conseil d’État, qui dans son avis sur le 
projet de loi a relevé que les sujets étaient extrêmement larges et 
nécessitaient du temps et du débat…Pourtant, le projet de loi 
d’habilitation à réformer par ordonnance est débattu à marche forcée au 
Parlement. Les députés disposaient de 24h pour déposer leurs 
amendements, près de 250 ont été déposés et aucun n’a été accepté en 
commission des affaires sociales…
C’est
 grâce au projet de loi d’habilitation à réformer par ordonnances que 
nous savons enfin officiellement ce que veut faire le gouvernement. Pour
 l’essentiel, cela confirme les révélations de la presse, que le 
gouvernement avait pourtant vigoureusement démenties
L’objectif affiché du gouvernement est de simplifier et de créer de l’emploi
Simplifier ?
Depuis
 2013, 4 réformes du Code du travail ont été menées – loi dite 
« sécurisation de l’emploi », loi Rebsamen, loi Macron, loi El Khomri – 
ayant toutes en commun de faire reculer les droits des salarié-es. 
Aucune d’entre elles n’a été évaluée. Elles devaient pourtant créer de 
l’emploi, dommage que l’on ne vérifie pas que les résultats sont 
atteints…Surtout, elles commencent à peine à s’appliquer, et causent sur
 le terrain une pagaille généralisée, notamment pour les RH qui sont 
souvent chargés de piloter le dialogue social. Quand on prétend 
simplifier, c’est quand même étonnant de multiplier les réformes non ? 
C’est
 ce que relève le Conseil d’État dans son avis du 22 juin sur le projet 
de loi d’habilitation qui relève « qu’une succession rapide de 
jurisprudences, de normes législatives elles-mêmes potentiellement 
suivies de nouvelles décisions de justice est un facteur d'inflation 
législative et d’instabilité du droit du travail » alors que le projet 
de loi a précisément pour ambition d’y remédier.
Un collectif 
d’universitaires piloté par Emmanuel Dockès a rédigé un « Autre Code du 
Travail », plus simple et plus protecteur pour les salarié-es. Il est 4 
fois moins épais que le Code du travail actuel, qui est alourdi par les 
multiples dérogations à la règle
Créer de l’emploi ?
Depuis
 30 ans, on a considérablement dégradé les droits des salariés pour 
créer de l’emploi, en France ou en Europe. Aucune étude économique, même
 des économistes patronaux, n’a jamais démontré le lien entre le Code du
 travail et l’emploi. Ex: en 1986, Yvon Gattaz (le père de Pierre) a 
gagné la suppression de l’autorisation administrative de licenciement, 
promettant la création de 400 000 emplois. Les emplois n’ont jamais été 
créés…
Seule réforme qui permette de créer de l’emploi, la RTT: 
les 35h ont permis de créer 400 000 emplois, pour un coût de 4 Mds, soit
 10 fois moins que le pacte de responsabilité (source, rapport 
parlementaire Romagnan sur les 35h de 2016)
 Fusion des Instances -  quand elles joues leurs rôles - Pourquoi être contre ??)  
En savoir plus - Dossier complet ici : http://www.ugict.cgt.fr/articles/references/ressource-ordonnances
Bonne Journée a tous et toutes !  


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